VEF Blog

Titre du blog : aide médico psychologique
Auteur : amp
Date de création : 22-09-2008
 
posté le 01-10-2008 à 23:36:45

Journées Médico-psychologiques de TOURS, 27 septembre 2008

PSYCHIATRIE APRES UN TRAUMATISME CRANIEN  

Situations de crise : Le point de vue de l’Aide Médico Psychologique 1) Prévenir la crise dans la vie quotidienne:
 Lorsque l’Aide Médico Psychologique intervient dans les actes de la vie quotidienne, il va s’attacher à :  ·        Etablir avec la personne des objectifs réalistes. « Comment voulez vous que je vous aide ? » ·        Rechercher et utiliser les compétences et capacités de la personne pour lui dessiner un espace bien à elle. « Comment faites-vous d’habitude pour… ? » mais aussi en proposant de partager le geste « Etes vous d’accord pour faire ceci, pendant que je fais cela ».  ·        Prévenir et expliquer les actes avant de les poser afin de mettre la personne en tant qu’acteur de sa prise en charge. Elle ne ressentira plus l’aide comme une agression et acceptera mieux l’aide humaine que nous lui proposons.  ·        Encourager et complimenter pour un acte, même minime, effectué par la personne. La valorisation atténue la perception de dépendance. ·        Ritualiser et « contractualiser » les gestes élémentaires de la vie quotidienne pour diminuer les angoisses et les peurs. Mais aussi à :  ·        Respecter le rythme de la personne et donner du temps à la réalisationLes personnes avec un traumatisme crânien présentent une lenteur dans leurs gestes et leur réflexion. Il serait tentant de faire à leur place mais c’est  leur « dire » qu’elles sont incapables. C’est très frustrant. ·        Entendre et respecter la fatigabilité de la personneLes personnes avec un traumatisme crânien souvent savent faire, mais elles sont aussi très fatigables. En priorisant avec elles, certains moments de la journée, nous pourrons trouver le juste équilibre à l’aide à apporter.       L’économie des moyens, consistera à choisir ce qui va fatiguer et à en délester la personne  d’une partie pour éviter l’épuisement.  C’est aussi en négociant avec la personne que nous lui permettrons de découvrir ses capacités et de les exploiter. Cette négociation des actes permet en outre d’éviter le « non » catégorique qui le plus souvent est générateur de crise dans un temps plus ou moins long.  L’Aide médico psychologique devra aussi parfois différer sa réponse à une question pour aller chercher les informations et ne pas donner de faux espoirs.« Je ne peux vous répondre de suite mais je vais m’informer et je vous tiendrais au courant » vaut mieux qu’un « je ne sais pas » ou « voyez ça avec untel » qui est une fin de non recevoir, une forme de sortir l’autre de la relation. L’Aide médico psychologique s’obligera à réajuster en permanence sa relation avec la personne pour l’accompagner dans les soins nécessaires sans que ceux-ci soient vécus comme contraignants, sans la faire vivre dans un statut de malade avec des obligations de soins.   2) Les actions de l’aide médico psychologique lors d’une situation de crise de violence ou d’angoisse : L’Aide médico psychologique a une préoccupation d’observation du comportement afin : a) De repérer les signes de l’intensification d’une montée de violence ou d’angoisse :  ·        Il s’oblige à ne pas avoir une attitude ou une parole opposante à ce que dit la personne mais il essaie de rejoindre la personne « en crise »  là où elle est et en lui faisant connaître qu’elle n’est plus seule avec son problème. ·        Il ne doit pas minimiser la situation par des paroles pseudo rassurantes·        Il doit faire savoir à la personne :- qu’il  sait que la situation la déborde.- qu’il vient l’aider à s’en sortir et à ne pas rester seule dans cette situation. b) Pendant la crise :  ·        L’Aide médico psychologique doit rester consciente de la dangerosité de la violence et/ou à la souffrance liée à l’angoisse.·        Son intervention s’effectue avec peu d’intervenants, une ou deux personnes suffisent. ·        Il ne doit pas y avoir de spectateurs dans la crise mais uniquement des acteurs soit auprès de la personne en crise, soit auprès des autres.·        Les actions s’effectuent avec un protocole :-  prévenir le cadre d’astreinte- l’appel aux pompiers (le 18) permet  de prendre en charge le patient. - l’intervention de la gendarmerie dans le cas de violence sécurise par le maintien de l’ordre, l’institution.·        L’Aide Médico psychologique doit dire qu’il entend la souffrance de la personne en crise même si cela conduit à un long monologue, celle-ci a alors l’occasion de s’accrocher à ce monologue soit pour le confirmer ou le contredire mais cela rétablit le dialogue. L’Aide Médico psychologique doit contrôler que la personne en crise ne soit pas laissée isolée sous prétexte que cela va la calmer.  La crise peut se réactiver. Nous pourrons la laisser seule, après un échange pendant lequel nous l’inviterons à parler sans crainte.Nous devons l’aider à clore l’entretien lorsqu’elle se sent enfin apaisée.    3) L’aide médico psychologique et l’équipe pluridisciplinaire :  a) Pour harmoniser les prises en charge : ·        L’Aide médico psychologique devra partager avec l’équipe les différents protocoles mis en place de façon à harmoniser les prises en charge des différents professionnels (aides-soignants, auxiliaires de vie, éducateurs, animateurs). Ceci afin que la personne ne soit pas déroutée par des aidants très différents dans leur mode de fonctionnement. ·        L’Aide médico psychologique partagera ses expériences pour que chacun y puise des pistes de réflexion sur ses propres pratiques.   b) Inscrire sa pratique dans un cadre construit : Pour inscrire sa pratique dans un cadre bien défini, l’Aide médico psychologique se tiendra informé des projets et des fonctionnements de l’établissement (c’est-à-dire du projet d’établissement et des référentiels des professions).  En conclusion   Toutes les crises ne pourront pas être prévenues. Notre accompagnement auprès de la personne avec un traumatisme crânien nous confronte chaque jour à des situations de handicap complexes. Nous avons à maintenir un équilibre entre ce que la personne peut faire et ce que nous exigeons d’elle.  Nous devons nous préoccuper des crises que nous générons malgré nous dans l’incompréhension de cette personne ou par manque de vigilance dans nos façons de faire ou d’agir.